Les professionnels de la filière du tourisme d’affaires, regroupés au sein du Copil congrès et salons1, se sont associés fin 2022 pour conduire une étude sur les attentes et comportements des clientèles étrangères des salons internationaux, suite à la crise sanitaire mais également la crise énergétique et le retour de l’inflation.    

Les résultats de cette étude, menée auprès de plus de 600 exposants et visiteurs de 22 pays2, montrent que le media salon est plus que jamais plébiscité par les entreprises et peu concurrencé par les offres digitales qui ne sont perçues que comme un complément. Les critères environnementaux, bien qu’importants, sont encore peu déterminants dans la décision de participer à un salon international. L’augmentation générale des coûts de déplacements et l’accessibilité des sites sont par ailleurs des préoccupations que les opérateurs de la filière doivent plus que jamais prendre en considération.     

Les salons en présentiel plébiscités, une offre de services digitaux à développer en complément  

  • Après la période de crise qui a lourdement touché les événements professionnels en 2020 et 2021, 98 % des clientèles étrangères plébiscitent les salons « en présentiel ».  
  • Les offres digitales ou hybrides sont considérées comme des outils temporaires ou complémentaires pour garder le lien toute l’année avec les clients. La majorité des entreprises les jugent utiles mais seuls 2 % les perçoivent comme un substitut au salon « physique ».    
  • Les offres digitales ou hybrides sont considérées comme des outils temporaires ou complémentaires pour garder le lien toute l’année avec les clients. La majorité des entreprises les jugent utiles mais seuls 2 % les perçoivent comme un substitut au salon « physique ».    
  • La rencontre humaine et le networking sont cités comme le principal bénéfice du salon en présentiel pour les exposants et visiteurs, suivis par le fait de pouvoir montrer, voir ou toucher les produits.  
  • 74 % des entreprises exposantes interrogées ont l’intention de participer très prochainement à un salon en France et/ou en Ile-de-France et 57 % des visiteurs ont par ailleurs prévu de participer un salon en Île-de-France dès 2023.  Cependant les clientèles des pays du grand export (Asie et Amérique) sont davantage dans l’incertitude que les Européens.
  • Les budgets de participation se maintiennent pour une majorité des entreprises étrangères (53% des exposants et 57% des visiteurs) mais les entreprises font part de leur  préoccupation sur l’augmentation générale des coûts, qui pourrait les amener notamment à diminuer leur surface de stand, ou à faire venir moins de personnes de leur entreprise.    

L’empreinte environnementale du salon, un critère encore peu considéré   

  • Aujourd’hui, l’offre des salons (produits, innovations, contenu), la qualité avant même le nombre de visiteurs, ainsi que les considérations budgétaires (ROI, coût du stand et du déplacement) sont les critères décisifs qui motivent la venue des entreprises étrangères sur les salons internationaux en France.   
  • L’empreinte environnementale du salon est pour l’instant un critère non déterminant puisque seulement 5 % de la clientèle étrangère la considère comme un critère décisif de participation. Le fait que les entreprises fréquentant les salons professionnels sont majoritairement des PME/TPE pourrait expliquer que le besoin de faire des affaires prime aujourd’hui sur les préoccupations environnementales.   
  • Parmi les aspects environnementaux, l’accès au site par les transports en commun est l’item jugé le plus important (par 55% des entreprises), devant les politiques RSE du parc d’expositions et du salon.    
  • Si plus d’un tiers des exposants et des visiteurs déclarent vouloir privilégier les salons de proximité (même pays) dans les prochaines années, ce sont principalement pour des raisons de gain de temps et des raisons économiques, et non pour des raisons environnementales.   

Un impact économique important sur la destination     

  • Parmi les activités en marge du salon, les visiteurs effectuent majoritairement des rendez-vous professionnels mais 37% d’entre eux prolongent leur séjour pour les loisirs, 29% étendent leur déplacement professionnel dans les pays limitrophes et 27% en profitent pour télétravailler.   
  • A cet égard, le rapport qualité/prix de la destination, la qualité de l’offre hôtelière à proximité des salons, et les conditions de sécurité et de bien-être sont des critères pris en compte dans la décision de visiter un salon à Paris et en France.  

Pour rappel, l’impact du tourisme d’affaires est particulièrement important dans la région Ile-de-France, puisque le nombre de nuitées hôtelières de la clientèle professionnelle représentait en 2019 une nuitée sur deux et que les dépenses des voyageurs d’affaires représentent le double de celles des voyageurs de loisirs.  Or le nombre de visiteurs et d’exposants étrangers n’a pas encore retrouvé les niveaux d’avant crise. Selon le dernier baromètre de la CCIR, les salons franciliens au 1er trimestre 2023 ont retrouvé une activité équivalente à 85 % de celle du 1er trimestre 2019, mais le fait que les clientèles étrangères, en particulier lointaines, ne reviennent que très progressivement, continue à pénaliser les salons français dans un contexte concurrentiel exacerbé.   

1) Le Copil congrès et salons est un Comité partenarial présidé et animé par la CCI Paris Île-de-France depuis 2010 et regroupant les principaux acteurs nationaux et franciliens du tourisme et des rencontres d’affaires : CCI Paris Île-de-France, Viparis, Unimev, Promosalons, Atout France, Aéroport de Paris, CEP, CRT Ile-de-France, OTCP, DGE-Ministère de l’Economie et des Finances. Il propose des études et rapports visant à fournir des données fiables et partagées afin de défendre l’attractivité de la France et de la région capitale dans les secteurs des congrès et salons. 

(2) L’étude a été réalisée par le réseau Promosalons, auprès de 607 professionnels issus de 22 pays (387 visiteurs dont 102 tops acheteurs et 220 exposants), interrogés par téléphone entre novembre et décembre 2022. Les résultats détaillés sont disponibles sur demande auprès du Copil.