Les tendances clés de 2024 et au-delà

En 2024, le secteur événementiel a montré plus que jamais la valeur de la rencontre humaine, aussi bien dans les grands événements sportifs que dans la relation commerciale et prospective que proposent les salons professionnels.  

Le contexte international a été meilleur pour le voyage d’affaires, avec une baisse de l’inflation et un retour des déplacements pour les entreprises du monde entier. Cependant, des tendances de long terme, telles que le développement durable et la RSE (le reporting CSRD va s’appliquer à davantage d’entreprises), la technologie (notamment l’IA), les évolutions démographiques et géopolitiques, doivent continuer de nous interroger sur l’adaptation des salons professionnels aux grands enjeux actuels et futurs.  

Un contexte plus favorable en 2024-2025 pour le tourisme d’affaires* 

Malgré un contexte marqué par les incertitudes géopolitiques, économiques et environnementales, le marché du voyage d’affaires en France a retrouvé en 2024 la dépense de 2019, mais le volume a baissé de 20% (soit un voyage sur 5), car l’inflation a compensé la baisse en volume. La prévision de croissance pour 2025 est de +3,5% en valeur (d’après le Baromètre du voyage d’affaires Epsa/Iftm).  

Au niveau mondial, les dépenses en voyages d’affaires devraient augmenter de 11,1 % en 2024, puis continuer à progresser avec un taux de croissance moyen de 6,95 % entre 2025 et 2028. Bien que la reprise ait été impressionnante, les volumes mondiaux de voyages d’affaires restent également inférieurs aux niveaux d’avant la pandémie, selon le rapport de la GBTA (Global Business Travel Association).  

Le futur du voyage d’affaires impacté par des tendances de fonds  

Selon le rapport à horizon 2040 de CWT/GBTA, les initiatives de développement durable, les avancées technologiques, la situation géopolitique et les changements démographiques peuvent impacter différemment l’évolution des déplacements professionnels.  

En effet, la taxe carbone sur les voyages aériens, les réglementations plus strictes en matière d’émissions, ou l’obligation pour les entreprises d’établir des rapports sur le développement durable pourraient conduire les entreprises à adopter des solutions de remplacement ou à réduire la fréquence des voyages d’affaires. Une préférence pour les destinations « eco-friendly » pourrait se dessiner, avec des destinations comme Amsterdam, Copenhague ou Oslo qui offrent des installations de conférence ultramodernes, alimentées par des énergies renouvelables, des solutions d’hébergement respectant des normes écologiques strictes, des réseaux de transport écologiques étendus, et des mesures incitatives en faveur de l’environnement pour les entreprises qui les choisissent pour leurs réunions et événements. 

Les entreprises pourraient aussi se tourner de plus en plus vers les réunions virtuelles pour remplacer les voyages non essentiels et limiter les émissions de carbone, grâce au progrès des technologies de réalité virtuelle (RV) et de télé présence qui permettent des réunions virtuelles plus engageantes et plus efficaces. 

Par ailleurs, le vieillissement de la population mondiale, en particulier dans les pays développés, et la croissance démographique portée par l’Afrique et l’Asie, vont impacter les relations de commerce, d’investissement et de partenariats économiques. Les changements de génération et la volonté de diversité pourraient conduire à une plus grande collaboration et à augmenter les besoins en matière de voyages d’affaires internationaux, mais la demande pourrait finir par diminuer à mesure que le nombre de personnes entrant sur le marché du travail décroît et que les personnes âgées modifient leurs préférences en matière de voyage. 

Ces grandes tendances du voyage d’affaires auront sans doute un impact sur les salons, puisque la participation à des salons ou événements professionnels représente 15 à 20 % des déplacements professionnels. Face à ces grandes tendances, nous avons voulu faire un focus sur les salons professionnels en France et voir si ces constats sur le tourisme d’affaire, en général, se retrouvent sur nos salons. 

Le retour des salons à la période pré-pandémique, ou presque ?  

En Ile-de-France, selon le baromètre de l’activité des salons de la CCIR, l’activité des salons professionnels a été dynamique sur les trois premiers trimestres de 2024 en retrouvant quasiment la fréquentation par rapport à la session précédente. Cette activité reste encore légèrement en deçà de celle observée en 2018 avant la crise sanitaire, soit une baisse de -5% en moyenne pour la surface, de -2,1% pour les exposants et -2,4% pour les visiteurs.  

La fréquentation internationale a également bien repris en 2023 et 2024. Sur les salons professionnels en France (selon les données CCI Ile-de-France/Unimev), la part des exposants et des visiteurs étrangers a quasiment retrouvé en 2023 les niveaux de 2019, avec une moyenne de 38% d’exposants étrangers et 22% de visiteurs étrangers (vs 35% et 23% respectivement avant la crise). La Chine et l’Italie sont les pays les plus représentés parmi les exposants étrangers (soit 14% et 13%), tandis que la Belgique et l’Italie forment les premiers contingents de visiteurs internationaux (9% et 8% respectivement).  

La présence des exposants internationaux évolue différemment selon le secteur d’activité concerné.  On peut constater la forte progression des exposants turcs sur les salons français et celle plus modérée des exposants espagnols, indiens et japonais. Après la période d‘inflation ayant entraîné la hausse des coûts de participation aux salons (frais de stands, prestations, transport), la maîtrise des coûts de participation pour les exposants reste un point de vigilance, notamment pour les exposants internationaux qui peuvent choisir des salons concurrents moins onéreux à l’étranger.  

En conclusion, il semble que le segment des salons professionnels connaisse une tendance plus favorable que les autres segments du tourisme d’affaire. Cependant et quelque que soit l’évolution du contexte mondial et des motifs de voyage d’affaires, les salons professionnels devront poursuivre la mise en avant de tous leurs atouts pour justifier le déplacement et magnifier l’expérience client auprès des cibles internationales.  

*Tourisme d’affaires : définition et origine 

Encore connu sous le nom de tourisme professionnel ou tourisme de congrès, le tourisme d’affaires désigne l’ensemble des déplacements effectués dans un cadre professionnel ou économique. Il englobe les voyages relatifs à l’activité professionnelle comme les réunions, les conférences, les séminaires, les salons, les expositions et autres événements similaires. Il se distingue du tourisme de loisirs par son objectif principal qui est généralement lié aux affaires, aux échanges commerciaux, aux partenariats et au développement professionnel.